Discours de Madame la Ministre du Plan et du Développement à l'occasion de la Conférence-débat sur le livre de l'année 2016
- Excellence Monsieur le Chargé d’Affaires de l’Ambassade des Etats-Unis,
- Messieurs les Représentants de la Banque Mondiale et de la Banque Africaine de Développement,
- Messieurs les Modérateurs et Panélistes,
- Chers amis de la Presse,
- Mesdames et Messieurs,
- Tous en vos rangs, grades et qualités respectifs,
C’est pour moi, à la fois un grand honneur et un réel plaisir de prendre la parole aujourd’hui, à l’occasion de la Conférence-débat sur le livre de l’Année 2016 intitulé « La faillite des Nations : les origines de la puissance, de la prospérité et de la pauvreté ».
Je voudrais tout d’abord remercier l’Ambassade des Etats-Unis de nous associer à cette importante conférence sur le développement des nations.
Mes remerciements vont aussi à l’endroit de l’ensemble des participants dont la présence distinguée, témoigne de leur engagement à participer aux réflexions intellectuelles. Ce faisant ils contribuer à éclairer l’action publique pour le mieux être de nos populations.
Mesdames et Messieurs,
Chers Participants,
Je voudrais saluer l’initiative de cette rencontre et souligner combien le thème de ce débat est opportun pour nos pays qui aspirent à l’émergence. Car, Nous pourrions nous inspirer des exemples réussis de même que des facteurs qui ont favorisé ceux des Etats qui les ont précédés sur le chemin du développement et du bien-être.
En effet, il est opportun de se poser la question de savoir :
• Pourquoi certains pays sont-ils riches alors que d’autres sont pauvres ?
• Pourquoi ces énormes écarts de revenus et de niveau de vie qui séparent les pays riches et les pays pauvres comme ceux de l’Afrique Sub-Saharienne ?
Les Professeurs DARON ACEMOGLU et JAMES ROBINSON, nous présentent une théorie et proposent des éléments de solutions pour nous permettre de capter les vecteurs de la croissance et du développement indispensables à nos Etats.
Ils se basent sur des exemples de pays ayant réussi le pari du développement, mais aussi sur la situation de pays pauvres et moins avancés afin de mieux nous faire comprendre les mystères du développement et du non développement économique.
En effet, ces imminents intellectuels partent du postulat que les différences géographiques ou culturelles entre pays jouent un rôle secondaire au regard de ce qui est le plus important c'est-à-dire les différences institutionnelles.
Selon eux, les facteurs clés du développement, loin d’être la géographie, le climat, la culture ou encore l’ignorance des réformes et mesures, reposent sur des institutions politiques et économiques inclusives ; ce qui constitue la véritable incitation à entreprendre, à investir et à innover : gage de richesse et de prospérité.
A contrario, les institutions politiques et économiques extractives constituent une source de pauvreté et de sous-développement.
Ainsi, il apparaît clairement que le choix des trajectoires institutionnelles est influencé par plusieurs facteurs qui définissent la configuration des institutions des pays ; les conditions d’émergence d’institutions inclusives étant :
- Un Etat pluraliste et centralisé ;
- Un Etat garantissant l’ordre public ;
- Un Etat garantissant le respect des règles ;
- Des droits de propriété bien définis et garantis ;
- Un leadership efficace et enfin ;
- La formation d’une large coalition décisive favorable ;
Toutes ces conditions permettant une démocratie participative et un contrôle citoyen.
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
La diversité et la fécondité de la réflexion intellectuelle lorsqu’elle est engagée, nous amène à nous poser la question de savoir si nous partageons entièrement la théorie développée par les auteurs dans leur ouvrage ?
Le développement économique dans les pays ou à contrario le manque de développement économique est-il essentiellement lié aux Institutions ?
Cet excellent ouvrage nous offre une nouvelle théorie afin de trouver les réponses aux questions de la croissance économique auxquelles sont confrontés nos Etats. Il nous permet de réfléchir aux liens qui existent entre l’économie et la politique.
Pour ce qui est de la Côte d’Ivoire, la récente accession du pays au ‘‘Programme Compact’’, programme essentiel du Gouvernement Américain illustre positivement notre progression vers des institutions fortes et inclusives afin de permettre l’incitation à investir dans les meilleures technologies et encourager l’innovation qui constituent les piliers fondamentaux de toute croissance inclusive.
Comme vous le savez, la Côte d’Ivoire ambitionne d’être un pays émergent à l’horizon 2020. A cet effet, le Gouvernement ivoirien a mis en place un cadre global de planification, de programmation et de suivi-évaluation de l’action publique. Des efforts soutenus et continus sont faits, avec l’appui de tous nos partenaires, pour construire une économie émergente, génératrice d’une croissance économique forte, durable, inclusive et équitablement partagée.
Le débat de ce jour apparait donc plus que d’actualité car il nous permettra de confronter et d’évaluer, j’en suis sûre, les facteurs et leviers de croissance et du développement sur lesquels nous devons axer nos efforts..
Mesdames et Messieurs,
Chers Participants
C’est le lieu de remercier les Etats-Unis d’Amérique pour leur accompagnement et leur appui constant à notre pays.
Je voudrais particulièrement insister sur leur accompagnement dans le cadre des projets suivants :
- Les projets destinés à renforcer la paix et la sécurité dans l’ouest du pays,
- Les projets dans le domaine de la santé notamment dans le cadre de la lutte contre le SIDA,
- Les projets dans le domaine de l’éducation à travers les programmes de bourse : ce qui fait de la Côte d’Ivoire le premier pays francophone ayant le plus d’étudiants aux Etats-Unis,
- Et enfin, comme je l’ai rappelé tantôt, l’adhésion de la Côte d’Ivoire au Programme Compact du Millenium Challenge Corporation (MCC), un programme qui vise essentiellement le développement des nations.
Tous ces appuis nous ont permis d’enregistrer des résultats remarquables :
- Une baisse importante de l’indice national d’insécurité qui s’établit à 1,11 à fin 2015 contre 3,8 en 2011 et de l’indice des Nations Unies qui est passé de 4 à 2, soit le même niveau que les villes de Genève et de New York ;
- Des élections présidentielle et législatives dans un climat apaisé et calme ;
- Un taux de croissance moyen annuel de 9 % sur la période 2011-2016 ;
- Une augmentation des revenus mensuels moyens par personne active, tous secteurs confondus, qui sont passés de 40.000 FCFA en 2008 à 84.000 FCFA en février 2015.
- Etc.
Chers Participants,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais terminer mon propos en paraphrasant le célèbre philosophe politique et auteur américain Steffens Lincoln plusieurs fois cité dans l’ouvrage qui nous réunit ce jour, « je me suis rendu dans le futur et il marche ».
Oui ! Nous aussi nous marchons et la Côte d’Ivoire aura à ce rythme de 9% de croissance annuelle moyenne à l’horizon 2020, cette prospérité économique inclusive, tant recherchée pour le bien-être de nos populations.
C’est sur ces mots d’espérance que je déclare ouverte, la conférence-débat qui marque la célébration du livre de l’année 2016.
Je vous remercie de votre aimable attention
Mise en oeuvre agenda 2063
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