ALLOCUTION DES GOUVERNEURS AFRICAINS A L’OCCASION DE L'ASSEMBLEE ANNUELLE DU GROUPE DE LA BID
BISSIMILAH RAHMANE RAHIM
Excellences Messieurs les Princes et membres du Gouvernement
Monsieur le Président de la Banque Islamique de Développement
Honorables Gouverneurs
Honorables invités tout protocoles confondus
Mesdames et Messieurs
AS SALAM ALAYKOUM
Mesdames et Messieurs les Gouverneurs,
Monsieur le Président de la Banque Islamique de Développement,
Honorables invités,
Mesdames et messieurs,
C’est pour moi un réel plaisir et un honneur de prononcer cette allocution au nom des Gouverneurs africains de la Banque islamique de développement, à cette toute première réunion annuelle qui se tient sous le leadership du Dr Bandar bin Mohammed bin Hamza Asaad Al Hajjar, Président du groupe de la Banque islamique de développement. Je remercie mes pairs africains de m’avoir offert l’occasion de les représenter à cet événement particulier.
Je voudrais, avant tout propos, traduire au nom de nos Gouvernements respectifs, mon infinie gratitude au serviteur des deux Saintes mosquées, le Roi Salmane Bin Abdoul Aziz Al Saoud, au peuple ainsi qu’au Gouvernement du Royaume d’Arabie Saoudite pour leur hospitalité et leur bienveillance, depuis notre arrivée dans ce magnifique pays chargé d’histoire.
Il me plait de féliciter le Dr Bandar Hajjar pour son accession à la présidence du Groupe de la BID et le remercier pour toutes les dispositions qui ont été prises pour la réussite de notre réunion. Il apporte avec lui une vaste et riche expérience acquise à travers plusieurs fonctions, notamment en tant qu’universitaire, Président du Comité des Affaires extérieures du Conseil, Vice-Président du Conseil de la Shoura du Royaume d’Arabie Saoudite, Président de la Société nationale des droits de l’homme et enfin, Ministre du Pèlerinage.
Monsieur le Président, votre nomination à la présidence de cette prestigieuse institution arrive à point nommé et il est certain que votre parcours exceptionnel et votre charisme permettront de faire de notre institution commune, la banque de choix des pays membres. Au nom de mes collègues et en mon nom propre, je voudrais vous assurer de notre engagement à vous accompagner résolument dans l’accomplissement de votre noble mission.
C’est le lieu également d’exprimer notre infinie reconnaissance à votre prédécesseur, Dr Ahmed Mohamed Ali, qui a consacré sa vie professionnelle à servir avec abnégation notre institution pour en faire un modèle de réussite reconnu à travers le monde. Son titre de Président Honoraire de la BID est amplement mérité.
Distingués invités,
Mesdames et messieurs,
Comme vous le savez, avant 1990, le niveau de développement économique de l’Afrique était des plus bas avec une pauvreté endémique, des économies vacillantes, des investissements insuffisants dans les infrastructures et une gouvernance politique et économique faible. Cette situation a fait de l’Afrique un des continents les plus fragiles du monde.
Aujourd’hui, des progrès ont été réalisés et le continent a renoué avec une croissance et un développement rapide au cours des deux dernières décennies, comme en témoigne la baisse de 28% du taux d’extrême pauvreté en Afrique subsaharienne entre 1990 et 2015. Les politiques économiques, le climat des affaires et de l’investissement ainsi que la stabilité politique se sont améliorés. Le continent africain peut se targuer d’avoir attiré un montant record d’investissement directs étrangers ces dernières années. En effet, le volume des investissements y est passé de 42,8 milliards de dollars US entre 2004 et 2008 à 66,5 milliards de dollars US en 2015. L’investissement direct étranger en provenance de la chine par exemple a augmenté de 3,5 milliards de dollars US en 2013 et la plupart des pays africains y ont bénéficié.
A côté de cette forte croissance économique enregistrée au cours des 15 dernières années, les indicateurs de la santé et du niveau de vie se sont également améliorés. Des avancées notables ont été enregistrées dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et des efforts sont aujourd’hui déployés pour atteindre les Objectifs du Développement Durable (ODD).
Chers invités,
Mesdames et Messieurs,
Ces avancées significatives ne doivent pas faire perdre de vue, les nombreux défis existants et pour lesquels nous appelons de tous nos vœux la Banque à nous aider à les surmonter.
Au nombre de ces défis nous pouvons citer:
La résilience et la sécurité alimentaire : en effet, les problèmes que connaît l’Afrique subsaharienne aujourd’hui nous rappellent la nécessité de renforcer la résilience face aux chocs extérieurs, notamment les catastrophes et les conflits, et d’assurer la sécurité alimentaire. Quant aux questions pressantes de la famine et des déplacements forcés, nous aimerions collaborer avec le Groupe de la BID dans ses efforts de mobilisation de ressources et de décaissement en faveur des pays, des communautés, et des refugiés. Il nous faut également nous attaquer aux causes profondes de la fragilité et aider les pays à renforcer leur résilience institutionnelle et sociale.
Sur la situation des réfugiés, les actions menées par la BID pour satisfaire les urgences tout en appuyant les objectifs de développement à moyen et long terme sont à saluer. Je lance un appel aux Gouvernements africains, pour qu’ils continuent à honorer leurs engagements auprès du Fonds de Solidarité Islamique pour le Développement (FSID), entité affiliée au Groupe de la BID dédié aux pays les plus pauvres et ce, pour prêter mains fortes aux pays qui accueillent les réfugiés afin de leur permettre de mieux gérer les questions liées aux déplacements forcés transfrontaliers. Il faudra renforcer la résilience pour appuyer les actions de promotion du développement inclusif, investir dans le capital humain et redoubler d’efforts pour atténuer et réduire les risques.
Le second défi concerne le renforcement des institutions : comme vous le savez, les pays dotés d’institutions fortes sont ceux qui ont atteint un niveau élevé de prospérité et de développement économique. L’Afrique émergente que nous appelons de tous nos vœux ne peut être possible que si les pays se dotent d’institutions fortes. C’est pourquoi, je voudrais ici engager l’ensemble des pays africains, membres de la BID, à travailler davantage dans ce sens en investissant durablement dans le capital humain et les institutions.
Permettez-moi de saluer les appuis institutionnels multiformes apportés par la BID à l’Afrique, notamment par le biais du renforcement des capacités économiques de base, la relance des universités et des institutions d’enseignement supérieur, et le renforcement des institutions régionales et sous régionales. A cela, je voudrais ajouter le renforcement des capacités en matière de négociation des contrats de gestion des ressources naturelles. Il est souhaitable que la BID continue d’aider nos pays respectifs à mettre en place des institutions à même de formuler et d’exécuter de bonnes politiques de croissance et de développement.
La troisième priorité est l’Intégration régionale : la mise en œuvre de programmes régionaux, en particulier en matière d’infrastructures, demeure une préoccupation légitime de l’ensemble des pays africains.
En effet, si l’Afrique est perçue ces dernières années comme la destination phare des investisseurs, elle devra s’atteler à réduire son déficit en infrastructures. Pour combler ce déficit, le continent devra débourser 93 milliards par an au cours de la prochaine décennie.
Nous nous félicitons d’ores et déjà de l’accompagnement du Groupe de la BID dans nos efforts d’intégration par le biais de la levée des barrières qui nous séparent. Cependant, la Banque devra continuer à investir massivement dans des infrastructures régionales de qualité, en particulier le transport ferroviaire, les autoroutes transnationales, l’interconnexion électrique, les TIC, le transport aérien et maritime.
Le dernier défi concerne les mécanismes de prêts novateurs et à des taux abordables : nos pays africains ont besoin de ressources pour couvrir leurs besoins essentiels de développement. Par conséquent, de nouvelles approches de financement pour restaurer la croissance, promouvoir des économies compétitives, édifier des sociétés pacifiques et favoriser la croissance inclusive sont à envisager.
Entre autres options, la BID pourrait mettre à contribution des financements privés, le co-financement, la syndication, le financement mixte, la prise en charge de certains coûts inhérents au risque souverain, la mobilisation de partenaires dont le Groupe arabe de coordination et de philanthropes, ainsi que toute autre approche favorable à l’optimisation du bilan.
De plus, le Groupe de la BID peut appuyer les efforts de renforcement des capacités et s’associer aux réflexions sur la mobilisation de ressources intérieures afin de permettre à l’Afrique de financer certains projets stratégiques sur fonds propres.
En matière de mobilisation de ressources, il importe d’identifier des solutions alternatives novatrices, en l’occurrence la finance islamique qui jouit d’une reconnaissance grandissante dans le monde et particulièrement ces dernières années en Afrique de l’Ouest à travers les Sukuk. Il est donc nécessaire que le Groupe engage des réflexions sur le financement en devises locales aussi bien avantageux pour la Banque que pour les pays membres.
Enfin, je ne saurai clore ce chapitre sans inviter le Groupe de la BID à mobiliser, en collaboration avec les autres banques multilatérales de développement, des ressources supplémentaires pour accompagner spécifiquement les Etats membres africains en situation post-conflit ou de fragilité.
Distingués invités,
Mesdames et messieurs
Nous sommes conscients des nombreux efforts consentis par la BID en faveur du développement de l’Afrique. L’impact des actions menées en est un témoignage éloquent.
Toutefois, ces efforts mériteraient d’être poursuivis et la Banque devra nous accompagner davantage dans l’atteinte de nos objectifs de développement.
Il s’agira entre autres de diligenter l’exécution des projets en mettant un accent particulier sur certains domaines prioritaires dans les pays membres et adopter une approche stratégique programmée pour s’attaquer aux véritables problèmes de développement.
Le Groupe de la BID doit également élargir son champ d’actions pour y inclure des universitaires et organisations de la société civile pour une participation à l’innovation et l’exécution des programmes pays. En outre, l’Agenda 2063 de l’Union Africaine ne sera réalisé qu’avec la participation de partenaires tels que le Groupe de la BID et d’autres partenaires non conventionnels. Restons donc optimistes pour l’Afrique.
Mesdames et Messieurs les Gouverneurs,
Monsieur le Président de la Banque Islamique de Développement,
Honorables invités,
Mesdames et Messieurs
Je ne saurais clore mes propos sans réitérer, au nom de mes collègues Gouverneurs des pays Africains membres du Groupe de la BID, notre reconnaissance au Dr Bandar. Nous ne ménagerons aucun effort pour hisser la BID au firmament de l’efficacité et de l’efficience. Nous sommes fiers de l’ardeur au travail de la Direction et de l’ensemble du personnel et vous remercions par avance pour une autre année couronnée de succès.
Sur ce, je souhaite plein succès à nos travaux.
Je vous remercie de votre aimable attention.
NIALE KABA
Mise en oeuvre agenda 2063
06-06-2024deuxieme plan decenal de mise en oeuvre 2024-2033 version francaise
06-06-2024Deuxieme plan decenal de mise en oeuvre 2024-2033 version anglaise
06-06-2024