-Excellence Monsieur MAHMOUD AHMADINEJAD, Président de la République Islamique d\'Iran ;


-Excellence Monsieur MOHAMED MORSI, Président de la République Arabe d\'Egypte et Président sortant du mouvement des pays non alignés ;


-Excellence Monsieur BAN KI MOON, Secrétaire Général de l’ONU ;


-Majestés, Altesses, Emirs, Eminences, Excellences, Mesdames et Messieurs les Souverains, Chefs d\'Etat, de Gouvernements et de délégations ;


-Mesdames et Messieurs les Ministres des Affaires Etrangères et Envoyés spéciaux ;



-Distingués participants, Mesdames et Messieurs ;
Je voudrais au nom du Président de la République de Côte d\'Ivoire, le Docteur ALASSANE OUATTARA, ainsi qu’au nom de la délégation que je conduis, exprimer mes sincères remerciements et ma profonde gratitude au gouvernement iranien pour l’aimable invitation à nous faite de participer aux assises de notre organisation commune, mais aussi pour l\'excellent accueil qui nous a été réservé depuis notre arrivée dans cette belle et attachante ville de Téhéran, ainsi que pour les commodités mises à notre disposition en vue de rendre notre séjour agréable et fructueux.
Je voudrais saisir cette occasion opportune pour renouveler nos félicitations à Son Excellence Monsieur MOHAMED MORSI pour sa brillante élection à la magistrature suprême de la République Arabe d\'Egypte, faisant de lui le Président en exercice de notre Mouvement, depuis le 30 juin 2012.
Je profite de la même occasion pour exprimer au nom du Président de la république de Côte d’Ivoire et du peuple ivoirien mes condoléances les plus attristées au gouvernement et au peuple iranien, relativement au séisme qui a frappé le Nord Ouest de l’Iran (région de Tabriz), fait d’énormes dégâts matériels et endeuillé de nombreuses familles iraniennes.

La Côte d\'Ivoire soutient les efforts déployés par l\'Egypte à la tête du Mouvement des pays non-alignés qui sortira sans aucun doute, encore plus fortifié de ce seizième (16ème) sommet, parce que de plus en plus attaché à ses principes fondateurs tels que réaffirmés par les Chefs d\'Etats et de Gouvernements, lors de la quinzième (15ème) conférence du mouvement tenue à Sharm-el-Sheikh (en Egypte) du 11 au 16 juillet 2009, à savoir : l\'instauration d\'un monde pacifique et prospère, d\'un ordre juste et équitable, mieux, la solidarité entre les peuples de notre organisation.

 Excellence Monsieur le Président,
 Mesdames et Messieurs,
Nos travaux vont se dérouler autour du thème : \"Paix durable à la lumière de la gestion mondiale partagée\", un thème qui nous interpelle à plus d\'un titre, relativement à l’impératif de l’accession à une paix durable voire définitive à un moment où la gestion du monde dépend de plusieurs facteurs.

En effet, ils sont nombreux les défis que la planète doit affronter dans un élan de solidarité pour l’enracinement de la paix et de la stabilité.
Au nombre de ces défis auxquels chaque Etat doit faire face avec courage et responsabilité, figurent la lutte contre les fléaux qui suivent : les inégalités entre les hommes, la négation de la diversité culturelle, le réchauffement climatique, la mauvaise gouvernance, les conflits armés, le terrorisme, la prolifération des armes, les violences intercommunautaires, la famine, les catastrophes naturelles, l’analphabétisme, la mortalité maternelle et infanto-juvénile, les pandémies telles que le VIH Sida et le paludisme, le gaspillage des ressources naturelles et la dégradation de l’environnement.

Ce sont là, autant de problèmes qui minent le développement harmonieux de nos sociétés, avilissent l’être humain et menacent dangereusement la survie du globe.

Notre avenir et celui des générations futures résident dans notre capacité à faire face ensemble à ces défis afin d’atteindre des objectifs du millénaire pour le développement et aller au delà. Cela est à notre portée si nous savons nous rassembler. Aucun Etat quelque soit sa force ne pourra gagner ce combat seul.
Aucun homme aussi puissant soit-il, aucune génération la plus intelligente soit-elle n’y parviendra seule. Il nous faut agir aujourd’hui et créer les conditions permettant à nos enfants de poursuivre ces efforts communs dans des conditions de solidarité et de fraternité renforcées.

 Excellence Monsieur le Président,
 Mesdames et Messieurs,

Il convient de rappeler que la Côte d’Ivoire, dès son accession à la souveraineté internationale et son admission au sein de l’Organisation des Nations Unies (ONU), a su être solidaire des autres Etats dans la résolution de conflits aussi bien internes qu’externes, et ce, en optant
pour l’usage de la voie pacifique, c\'est-à-dire, le dialogue, comme l’attestent ses différentes déclarations au Conseil de Sécurité de l’ONU, relatives au conflit en Chypre, au conflit Indo-pakistanais au sujet du cachemire, à la question du conflit racial en Afrique du sud, ainsi qu’au conflit israélo-palestinien.
En vérité, la gestion du monde ne doit pas rimer avec la violence, encore moins le mépris et l’oppression. C’est pourquoi, les plus forts sont dans l’obligation de tenir compte de ceux qu’ils pensent être les plus faibles, au risque de créer un désordre aux conséquences néfastes pour l’humanité.

 Excellence Monsieur le Président,
 Mesdames et Messieurs,

C’est au regard de cette réalité que sortie d’une dramatique crise post-électorale en 2011, la Côte d’ivoire a entamé des actions d’envergure, en vue de se positionner, dès l’accession du Président Alassane OUATTARA à la magistrature suprême du pays, comme la championne de la paix et de la stabilité dans la sous-région ouest-africaine.

A cet effet, d’un commun accord avec ses homologues de la sous-région, une gestion commune des conflits, de la sécurité et de la stabilité de l’espace communautaire a été décidée au sein de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Des accords signés avec le Libéria voisin, permettent aujourd’hui de mieux contrôler les attaques perpétrées par les mercenaires et miliciens encore fidèles à l’ancien régime contre les villages frontaliers dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire.
En sa qualité de Président en exercice de la CEDEAO, le Docteur Alassane OUATTARA a été confronté à deux coup-d’Etat intervenus au Mali et en Guinée Bissau.
Profondément attaché à la démocratie et conscient du fait qu’aucun développement n’est possible sans paix et stabilité, le Président Alassane OUATTARA a été ferme dans la résolution de ces deux crises, en enjoignant, avec l’aide de ses pairs, les putschistes à regagner les casernes et à remettre immédiatement en place les Institutions républicaines. Ce qui a été fait dans les deux cas.
Malheureusement, pour ce qui concerne le Mali, le renversement du Président de la République, démocratiquement élu, a été suivi par l’occupation des deux tiers du territoire (le nord du Mali) par des mouvements sécessionnistes se réclamant de l’Islam, mais qui curieusement tuent des musulmans et d’autres personnes contrairement aux principes de paix et de tolérance de cette religion.
Aujourd’hui, le nord du Mali vit un drame non seulement politique mais humanitaire sans précédent, avec son lot de violences, tortures, amputations, viols et famines, subis par des populations livrés aux nouveaux maîtres des lieux.
Le problème de l’occupation du nord du Mali n’est pas seulement un problème malien, mais celui de toute l’Afrique de l’ouest et de tout le continent africain, car menaçant la paix et la stabilité de la sous-région et à la longue, du monde entier.
C’est pourquoi une réponse sous-régionale a été apportée à ladite crise dans le cadre de la CEDEAO et une approche régionale, avec l’Union Africaine (UA). Nous osons espérer, qu’avec la formation du nouveau gouvernement d’union nationale et l’aide de l’ensemble des pays africains et de la communauté internationale, cette situation connaîtra rapidement un dénouement heureux.

 Excellence Monsieur le Président,
 Mesdames et Messieurs,

Le Président Alassane OUATTARA sait plus que quiconque, que l’absence de guerre n’est pas suffisante pour le maintien et la pérennité de la paix ; il est conscient que le développement économique basé sur la valorisation des ressources humaines, la transformation des ressources naturelles, un commerce juste et équitable, un programme réaliste de lutte contre la pauvreté, dans le cadre d’une intégration sous-régionale réussie, sont des ingrédients indispensables à une paix durable avec soi-même et avec ses voisins.

 Excellence Monsieur le Président,
 Mesdames et Messieurs,

L’histoire récente du monde nous amène à la conclusion que la plupart des grands conflits et des grandes crises trouvent leur solution dans le dialogue et la concertation, où chaque partie renonce à certains de ces intérêts pour rejoindre l’autre en un point d’accord commun, rétablissant par cet acte, l’harmonie brisée.
C’est fort de cela que la Côte d’Ivoire a toujours cru aux vertus du dialogue entre les Etats et entre les hommes, comme moyen de résolution des différends qui peuvent surgir au cours de leur existence.
C’est pourquoi feu le Président Félix HOUPHOUËT BOIGNY, bâtisseur de la Côte d’Ivoire moderne, a fait de la paix et du dialogue les éléments essentiels de sa politique intérieure comme extérieure.
Ce grand homme nous a enseigné que : « la paix n’est pas un vain mot, mais c’est un comportement ». Il nous a également appris que « la guerre finissant par le dialogue, pourquoi ne pas commencer par le Dialogue pour éviter la guerre ». Son enseignement est aujourd’hui poursuivi par le Président Alassane OUATTARA et la Côte d’Ivoire.

 Excellence Monsieur le Président,
 Mesdames et Messieurs,

Le Mouvement des pays Non-alignés, notre mouvement, doit, tout en restant fidèle à ses principes fondateurs, consolider la solidarité entre ses membres et les pays en quête de quiétude et du développement en vue de parvenir à une paix durable.
Chaque Etat membre de notre Mouvement se trouve donc dans l’obligation de relever ce challenge universel qui consiste en la construction et au renforcement d’une paix durable, partagée, afin d’espérer vivre dans un monde plus harmonieux et plus prospère.
Permettez-moi de terminer mon propos en citant le grand penseur et philosophe français LANZA DEL VASTO : « l’histoire de l’humanité, celle que nous savons depuis la fin de la seconde guerre mondiale, c’est l’histoire de nos malheurs et de nos crimes ».


Alors, faisons en sorte que la nouvelle histoire, celle que nous nous apprêtons à écrire pour les générations futures soit différente de la première, c\'est-à-dire, plus rayonnante, plus luxuriante, plus humaine, plus tolérante et plus solidaire.

Vive les travaux du 16ème Sommet,

Vive le mouvement des pays non-alignés,

Je vous remercie.