Allocution de Monsieur Paul-Antoine BOHOUN BOUABRE Ministre d’Etat, Ministre du Plan et du développement à l\'occasion de la cérémonie de lancement officiel du rapport mondial sur le développement humain durable 2006
Excellence Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Messieurs les Présidents des Institutions,
Mesdames Messieurs les Membres du Corps diplomatique,
Monsieur le Représentant Résident Adjoint du PNUD,
Mesdames et Messieurs les Représentants des Institutions multilatérales et bilatérales de développement,
Mesdames et Messieurs les Directeurs généraux, Directeurs centraux, Chefs de service,
Mesdames et Messieurs, les Chefs religieux, Leaders d’opinion,
Mesdames et Messieurs les Représentants de la société civile,
Honorables Chefs traditionnels
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Avant tout autre propos, je voudrais saluer la présence distinguée parmi nous de Son Excellence Monsieur Charles KONAN BANNY, Premier Ministre. Cette présence à elle seule témoigne de l’importance que le Gouvernement attache à la question de l’accessibilité des populations à l’eau. Monsieur le Premier Ministre, par votre présence, vous rehaussez l’éclat de cette cérémonie et je vous en remercie.
Mesdames et Messieurs,
permettez-moi à présent de saluer et remercier le PNUD qui, dans son rapport mondial sur le Développement Humain Durable (DHD), a choisi cette année d’attirer notre attention sur une ressource aussi vitale qu’est l’eau. Merci au PNUD, notre partenaire constant, pour son plaidoyer soutenu en faveur de la réalisation des objectifs de développement pour le millénaire.
Monsieur le Représentant-Résident Adjoint du PNUD chargé de l’intérim,
nous revoici à quelques jours d’intervalle après la revue annuelle de notre programme commun. Nous revoici à l’occasion du lancement officiel du rapport mondial sur le DHD. C’est toujours avec un plaisir renouvelé que nous avons votre institution à nos cotés pour sensibiliser sur les questions du développement, questions essentielles au-delà de tout autre considération. Merci pour votre action soutenue.
Mesdames et Messieurs,
nous sommes réunis ce jour pour consacrer au rituel du lancement officiel du rapport mondial sur le DHD du PNUD. Certains diront, « Ah un rapport de plus… ». Oui il s’agit bien d’un rapport de plus sans doute. Mais il ne s’agit pas d’un rapport comme les autres. Car celui-ci est consacré à la question de l’eau. L’eau, source de vie dit-on, et condition essentielle du développement. En choisissant l’eau comme thème de rapport mondial consacré au problème du développement, ce n’est que juste vision de la part du PNUD. Ce n’est donc pas banal, loin s’en faut, de nous arrêter un moment pour apprécier la portée de ce thème à travers l’importance de l’eau pour la vie de l’homme et la survie de l’humanité.
Le corps de l’être humain, nous dit-on, est constitué à plus de 65 % de cette substance. C’est sans doute pour la reconstitution permanente du corps que nous éprouvons tous le besoin de consommation d’eau. Bien sûr, il ne s’agit pas de n’importe quelle qualité d’eau, mais bien de l’eau potable qui manque si cruellement à de nombreux citoyens de ce monde.
L’eau source de vie également pour ses divers autres usages. C’est pourquoi l’on peut noter que dans l’histoire des civilisations humaines, les premières sociétés se sont toujours organisées autour des points ou des cours d’eau. Outre la consommation courante de l’homme, l’eau a toujours été une ressource productive majeure, un facteur de production. Dès lors, les progrès de la société (le transport, l’industrie, l’énergie etc…) ont été et sont tributaires de la disponibilité, de la maîtrise de l’eau. La maîtrise de l’eau, tel est l’un des défis de ce siècle que note le magazine « Fortune » qui postule « l’eau promet d’être au 21e siècle ce que le pétrole fut au 19e siècle : une matière première précieuse qui détermine la richesse des nations. »
Ressource économique par excellence, l’eau fait par conséquent l’objet d’un marché, c’est-à-dire, d’une offre et d’une demande où des déséquilibres plus ou moins importants sont susceptibles d’apparaître. C’est pourquoi il est nécessaire de concevoir et promouvoir des politiques économiques en la matière.
Le constat est fait que l’eau recouvre plus de 70 % de la planète. Elle est également présente dans le sous-sol. La ressource n’est pas rare. Elle est même abondante. Et pourtant, elle n’est pas toujours disponible pour les besoins de l’humanité. Elle n’est pas toujours adaptée à la satisfaction des besoins de l’humanité.
L’on signale que plus d’un milliard d’êtres humains des pays en voie de développement n’ont pas accès à l’eau et 2,6 milliards de personnes ne bénéficient pas de systèmes d’assainissement de base.
De même, l’étude de l’eau en tant que moyen de subsistance indique que l’agriculture et l’industrie subissent des contraintes hydrologiques de plus en plus sévères. Mais, cette pénurie est différemment vécue selon que l’on soit riche exploitant agricole ou petit propriétaire.
L’eau, source de vie est quelquefois une source de problèmes de par son abondance ou sa pénurie. En effet, de nombreux gouvernements de pays en voie de développement sont confrontés à la nécessité de gérer des ajustements de grande ampleur dans le secteur de l’eau. Ainsi, les vagues de sécheresse et les inondations ont des conséquences dévastatrices sur les productions et le développement humain.
En 2005, plus de 20 millions de personnes vivant dans la corne de l’Afrique ont été touchées par la sécheresse. Parallèlement, des inondations ont frappé le Mozambique et réduit son Revenu Nation Brut (RNB) de 20% selon les estimations du PNUD. La variabilité des précipitations et le changement extrême du débit de l’eau peuvent détruire des biens, anéantir des moyens de subsistance et réduire le potentiel de croissance d’économies entières. Le cas le plus spectaculaire et dramatique est celui du Tsunami.
Mesdames et Messieurs,
Comme vous le constatez, dans nos pays en voie de développement, notre relation à l’eau en tant que facteur de production est souvent de type fataliste. Quand, il pleut, la récolte est bonne. Quand il ne pleut pas, on implore les Dieux et on constate la pénurie. L’eau reste un don de Dieu. Or comme tout don, son offre dépend en grande partie de la magnanimité du donateur, de son bon vouloir.
Il importe donc que nous ayons une approche différente de l’eau. L’eau doit être considérée non plus comme un don du ciel mais comme un facteur de production, comme une ressource économique. L’eau doit cesser d’être un don du ciel.
Toute notre politique en la matière doit être dirigée vers une plus grande maîtrise, une utilisation rationnelle de l’eau. Deux exemples :
1) Les spécialistes montrent qu’entre 65 et 80% de l’eau utilisée dans l’agriculture n’atteint pas les racines et se perd en évaporation ou en ruissellements. Par contre, l’irrigation au goutte-à-goutte réduit de 70% la consommation d’eau tout en accroissant de 90% le rendement, tout simplement parce qu’elle maintient une humidité idéale pour les plantes ;
2) Le recyclage de l’eau dans le cours des processus industriels plutôt que l’évacuation pure et simple permet parfois jusqu’à 85% de réductions de consommation d’eau et réduit considérablement la pollution.
Mesdames et Messieurs,
Quand l’eau cessera d’être pour nous un don du ciel, nous serons alors parvenu à la dompter et à la mettre au service du développement durable, au service du mieux-être de nos populations.
Je vous remercie.
Mise en oeuvre agenda 2063
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